Quelle terre utiliser ? Poterie ou céramique ? Comment cuire son œuvre ?
Voici les réponses de Éva sur la terre, les cuissons, l’émaillage et la décoration de vos pièces.
Quelle différence entre poterie et céramique ?
C’est quoi la poterie ?
L’art de transformer la terre en objet décoratif ou usuel.
La céramique, une poterie émaillée ?
A l’origine le terme poterie correspond au travail de façonnage d’objets terre cuite. Puis avec les siècles d’expériences le terme céramique vient préciser la variété de productions de poteries. On va donc ensuite décliner les céramiques en fonction du type de terre, de la technique et degré de cuisson, des styles d’émaillage.
Quelle terre est utilisée à l’atelier poterie ?
A l’atelier, le Grès tout d’abord : j’utilise le Grès comme terre, cette terre vient de Dordogne.
Plusieurs couleurs de terres sont utilisées à l’atelier :
- Terre rouge, pour les créations et modelages extérieures et rustiques.
- Terre brune, qui donne un aspect ancien aux pièces culinaires.
- Terre blanche, pour sa finesse en pièce de vaisselle, sculptures par exemple.
Elles contiennent toutes de la chamotte fine afin de permettre une meilleure tenue et une cuisson haute température.
La chamotte est terre cuite haute température écrasée plus ou moins finement que l’on mélange à de la terre fine qui devient donc une terre chamottée.
Comment cuire la terre ?
- La terre façonnée, sculptée ou tournée doit être bien sèche.
- Elle est cuite une première fois à 980°c. Appelé dégourdi ou biscuit cette cuisson rend la pièce dure mais poreuse, elle permet de préparer l’argile à une cuisson supérieure ou d’être utile pour les pots de fleurs, oyas, …
- La pièce est ensuite cuite une seconde fois à 1200 ou 1220°C dite à haute température afin de la vitrifier et la rendre « imperméable » comme du verre
Les cuissons de la terre, quels sont les risques et les utilités ?
En fonction de la destination de la pièce cuite :
Pièce poreuse : biscuit ou dégourdi
Risque : L’eau peut donc s’infiltrer dans la matière et s’il gel la variation de température fissurera la pièce.
Utilités : Il est donc préférable de privilégier cette cuisson biscuit pour les sculptures ou pots de fleurs. En effet le côté poreux va permettre d’utiliser la terre comme un support modelé tel du bois et d’y apposer des décors à la peinture, à la cire, ou de réaliser des patines.
Pièce vitrifiée : Très Haute température
Risque : Cette vitrification est possible avec toutes les terres encore faut-il connaitre sa composition car à quelques degré près elle se transforme en lave. Vous savez c’est la roche en fusion ou juste solidifiée, émise par un volcan lors d’une éruption. Et Oui les expériences de cuissons peuvent aller jusqu’à faire fondre la terre.
D’où l’importance d’utiliser toujours la même terre quand ses températures de cuisson sont maitrisées. Et il faut souvent plusieurs années d’expérience !
Utilités : Pas besoin d’émailler les pièces, la terre fait apparaitre sa couleur naturelle, les effets viennent du type de four utilisé et des techniques de cuissons. Grande résistance
Pièces émaillées : Température contrôlée !
Risques : tout est dans la connaissance du mariage entre la terre et l’émail, des années de recherches chimiques pour maitriser cette communion.
Tout d’abord respecter les conditions d’utilisation de l’émail, les fourchettes de température et sur quelle terre il est préconisé.
Utilité : Le décor est mis en valeur, l’émail fait office de vitrificateur afin de rendre la partie émaillée imperméable. En fonction de la composition de l’émail il est possible d’avoir que celui-ci fonde à 980°c pour les décors sur faïence ou à 1400°c sur du grès. Cette technique est utilisée pour la vaisselle et pour fixer les décors aux engobes.
Comment décorer une poterie ?
Applique de décors en relief :
La barbotine c’est la colle pour appliquer des décors en relief et aussi la colle pour construire une sculpture ou un objet.
Tout d’abord créer un élément en argile en le modelant ou avec un emporte-pièce. Puis le coller sur la pièce.
Exemple : coller des fleurs ou ajouter une anse sur une tasse ou un plat
Le décor à l’engobe :
L’engobe c’est de la terre blanche de la même qualité que celle utilisé pour réaliser l’objet à décorer. Cette terre est broyée et, avec un savant mélange, elle devient comme une peinture pâteuse blanche qui va servir de base pour peindre. L’engobe est mélangé avec des oxydes de colorants afin d’obtenir un nuancier.
L’engobe se pose sur la terre encore humide afin que les deux terre se collent entre elles. Le séchage doit ensuite être très lent.
Les pièces sont ensuite biscuitées et c’est l’émail transparent qui permet de fixer définitivement les couleurs.
Ce décor est le plus accessible et le moins risqué, les effets ont peu de variabilité lors des cuissons.
Le décor aux émaux colorés
Là il faut une fois de plus faire appel au côté scientifique de la connaissance de la terre et sa composition afin créer une recette qui va s’allier le plus près possible de la terre de la pièce.
Je fais confiance pour l’instant aux spécialistes et préfère acheter les émaux.
Cette technique est plus uniforme et plus onéreuse !